Mettons les choses au clair. Je suis une femme forte.
Je sais comment gérer la vie toute seule, sans l’aide de personne. En même temps, je ne peux pas dire que je n’aimerais pas avoir quelqu’un qui rendrait ma vie encore meilleure.
Quelqu’un qui sera là pour me soutenir et que je soutiendrai.
Et à vrai dire, tu as été cette personne.
Tu es entré dans ma vie, tu m’as fait perdre la tête et tu t’es mis toi-même sur le trône. Je suis tombée amoureuse de toi, je ne vais pas te mentir.
Aujourd’hui, je pourrais même dire que je suis tombée un peu trop amoureuse de toi. Tu m’as changée et tu m’as fait changer de comportement comme je ne l’avais jamais fait auparavant.
Au début, tout semblait normal, mais maintenant je me rends compte qu’à un moment donné, les choses ont commencé à changer.
C’est comme si tu m’avais jetée un sort et que je n’arrivais pas à m’en libérer.
Petit à petit, tu as changé mes pensées et mes croyances.
Tu as façonné mes rêves pour qu’ils s’adaptent aux tiens. À cause de toi, je me suis comportée comme je ne l’avais jamais fait avant.
J’étais amoureuse et je te suivais aveuglément. C’est comme quand on marche dans la neige et qu’on ne met son pied qu’aux endroits où l’on voit déjà une empreinte.
Je peux dire maintenant que j’ai fait la même chose avec toi.
Je voulais te rendre heureux et j’ai eu l’impression que c’était exactement ce que je faisais.
Qui aurait cru qu’en te rendant heureux, je me rendais moi-même malheureuse ?
Mais j’ai continué à te suivre. Tes conseils, tes projets, tes souhaits. C’était comme si tes mots valaient de l’or tandis que les miens étaient fades.
Tout ce que tu disais avait toujours plus de sens dans ma tête que les mots que moi j’exprimais.
Je me suis perdue dans notre relation. Je le constate aujourd’hui.
Au lieu de penser clairement avec mon propre esprit, j’ai toujours attendu que tu me dises ce que tu voulais.
Tout tournait autour de toi. J’ai arrêté de faire les choses que tu n’aimais pas et j’ai commencé à refléter tes actions.
J’ai rejeté des postes de travail que tu n’approuvais pas et j’ai choisi ceux qui, selon toi, me convenaient mieux.
C’est comme si on m’avait lavé le cerveau et que mes propres opinions et pensées s’étaient évaporées de ma tête. Elles ont disparu et tu avais le contrôle total sur moi.
Pour être honnête, je n’ai jamais réalisé ce qui m’arrivait. Ma famille et mes amis me demandaient toujours si j’étais heureuse et je pensais vraiment que je l’étais.
J’ai arrêté de les voir parce que j’étais fatiguée de répondre à cette question.
« Pourquoi est-ce qu’ils me demandent ça alors qu’ils voient bien que je suis heureuse ? » Je m’en suis convaincue.
Je n’ai jamais réalisé à quoi ressemblait ma relation vue de l’extérieur.
Je n’ai jamais réalisé à quel point je me battais pour être à la hauteur de tes attentes, alors que tu ne levais pas le petit doigt pour moi.
Tout semblait aller parfaitement bien dans ma tête.
Jusqu’au jour où…
Nous étions à la maison et je me souviens que je lisais quelque chose. Je t’ai demandé ce que tu ferais si tu me perdais.
Est-ce que ce serait difficile pour toi de passer à autre chose ?
Je t’ai dit que je n’avais aucune idée de ce à quoi ma vie ressemblerait sans toi.
Elle serait vide et triste parce que je pensais que tu étais celui qui faisait briller le soleil.
Tu m’as donné une réponse qui a fait tilt dans ma tête :
« Eh bien, qu’est-ce que je ferais ? Je passerais à autre chose. Ce n’est pas comme si tu étais un morceau de moi qui m’empêchait de vivre ma vie quand on me l’enlève. »
Wow ! Ces mots m’ont touchée en plein cœur.
J’ai réalisé que tu ne te souciais pas du tout de moi. Je n’ai fait que l’inventer dans ma tête.
Tu n’es pas celui que je présente aux autres. Ce n’est qu’une idée de toi que j’ai créée dans ma tête.
Tu n’es pas celui avec qui je veux passer le reste de ma vie et tes mots t’ont trahi.
Tu faisais si bien semblant, ça aurait probablement marché plus longtemps si tu avais fermé ta bouche.
Mais une fois que tu as dit ça, tu m’as perdue. Tu m’as perdue à la seconde où tu as fait comme si me perdre n’avait pas d’importance.
Je suis allée me coucher et j’ai commencé à réfléchir à notre relation : Est-ce que j’invente vraiment ou est-ce que tu me traites vraiment bien ?
Et puis, petit à petit, l’illusion que j’avais de toi est tombée comme un château de cartes. Petit à petit, j’ai compris que tu ne m’aimais pas et que je ne t’aimais pas non plus.
Je n’aimais que l’idée de toi que j’avais créée, et je me suis forcée à y croire vraiment.
Tous les mots que me disaient mes amis et ma famille ont finalement pris un sens. Tu me rendais malheureuse.
La fille dure que j’étais a perdu ses ailes et ne sait plus comment voler.
Elle ne se crée plus d’opportunités. Elle suit plutôt celui qui la façonne comme il le souhaite et la laisse vivre en cage.
Tu ne m’as jamais empêchée de prendre un travail parce qu’il était mauvais pour moi. Tu l’as fait parce que tu avais peur que je me révèle meilleure que toi.
C’était ta peur et tu n’avais aucune idée de comment la contrôler, alors tu t’es dit que tu devais essayer de formuler tes mots de manière à ce que je veuille les entendre :
« C’est pour ton bien ». J’y ai cru, alors tu as continué ton jeu.
Tu ne m’as pas interdit d’aller à la salle de sport parce que je pouvais me blesser.
Tu l’as fait parce que tu avais peur que je rencontre quelqu’un de mieux qui m’aiderait à comprendre à quel point tu es mauvais.
Je n’ai pas déménagé chez toi pour que nous puissions passer plus de temps ensemble.
Tu m’as obligée à le faire parce que tu voulais me garder à l’œil en permanence, pour mieux me contrôler.
J’ai été stupide de te faire confiance.
J’ai perdu tous les gens auxquels je tenais en pensant que tu étais le seul à avoir de vraies intentions.
Qui aurait pu penser que celui qui était censé éclairer ma vie ne faisait que l’assombrir ?
Jour après jour, tu as repeint mes journées en gris et je t’ai laissé faire.
Mais tout s’est arrêté ce soir-là, quand je t’ai posé cette question et que tu as fait comme si me perdre n’avait pas d’importance.
C’est à ce moment-là que tu m’as perdue.
P.S. Tu ne me récupéreras jamais !