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Cher Narcissique : Je Ne Suis Plus Ta Marionnette

Cher Narcissique : Je Ne Suis Plus Ta Marionnette

Il fut un temps où j’aurais tout fait pour toi. Où un regard, un mot, une promesse de ta part suffisait à m’enchaîner un peu plus à toi. Je pensais que c’était de l’amour. Que ce lien invisible entre nous était profond, unique, presque sacré. Mais aujourd’hui, je vois clair : ce n’était pas de l’amour, c’était du contrôle.

Tu t’es nourri de mes failles comme d’un festin. Tu as su repérer mes blessures, mes insécurités, mes silences. Et tu les as utilisés comme des fils pour me faire danser, à ta guise. Un sourire de toi, et j’oubliais la douleur. Une critique déguisée en conseil, et je doutais de moi pendant des jours. Tu n’avais pas besoin de crier pour me faire plier. Tu étais bien plus habile que ça.

Tu étais le maître du double discours. Un jour, tu me disais que j’étais la meilleure chose qui te soit arrivée. Le lendemain, tu me faisais sentir que sans toi, je ne valais rien. Et moi, perdue entre ces deux vérités contradictoires, je m’accrochais à la première en espérant que la seconde était juste une erreur passagère.

Mais ce n’était pas une erreur. C’était un plan. Un cycle. Une cage dorée dans laquelle tu me gardais, entre dépendance et confusion. Et j’ai mis du temps à comprendre que l’amour ne fait pas peur. L’amour ne fait pas mal. L’amour ne manipule pas.

Je me souviens de tous ces moments où je doutais de ma propre perception. Quand tu me faisais croire que j’exagérais, que j’étais « trop sensible » ou « trop dramatique ». Tu inversais les rôles avec une telle aisance que je finissais toujours par me demander si ce n’était pas moi le problème.

Cher Narcissique : Je Ne Suis Plus Ta Marionnette

Et c’est là le pire dans tout ça : tu savais exactement ce que tu faisais. Ce n’était pas de l’incompréhension, ce n’était pas un malentendu. Tu savais comment effacer mes certitudes, comment brouiller mes repères, comment isoler mon esprit pour mieux le modeler. Tu voulais que je n’aie plus confiance qu’en toi. Que je doute de tout sauf de ton « amour ».

Tu appelais ça de l’amour, mais c’était de la domination. Tu appelais ça de la passion, mais c’était de la possession. Et moi, je m’effaçais un peu plus chaque jour pour m’adapter à ce que tu voulais. Je devenais l’image que tu avais créée de moi, une version de moi amputée de mes besoins, de mes envies, de ma vérité.

Mais aujourd’hui, je me suis relevée. Fatiguée, abîmée, mais debout. Et surtout, libre.

Libre de penser par moi-même, sans craindre ton jugement. Libre de ressentir sans qu’on me dise que j’exagère. Libre de parler sans marcher sur des oeufs. Libre d’être moi, entièrement.

Et cette liberté, je l’ai payée cher. Elle m’a coûté des nuits blanches, des crises de larmes, des remises en question douloureuses. Mais elle m’appartient. Et aucun retour en arrière n’est possible. Je préfère une solitude vraie qu’une prison affective maquillée en relation.

Tu ne contrôles plus rien. Tu n’es plus cette voix dans ma tête qui me fait douter de tout. Tu n’es plus ce fil invisible qui m’empêchait d’avancer.

Je ne suis plus ta marionnette.

Je ne te hais pas. Je ne te souhaite même pas de mal. Parce que la haine, c’est encore un lien. Et moi, je ne veux plus aucun lien avec toi. Je ne suis pas en colère. Je suis lucide. Et c’est cette lucidité qui me sauve.

Tu n’es pas un mystère à décoder. Tu es un avertissement vivant. Tu es ce qu’on devient quand on aime sans empathie, quand on manipule au lieu de construire, quand on détruit pour se sentir puissant.

J’écris cette lettre pour tourner la page. Pour dire à toutes celles et ceux qui vivent ou ont vécu ce genre de relation : vous n’êtes pas fous. Vous n’êtes pas faibles. Vous avez été piégés par quelqu’un qui sait exactement comment inverser les rôles.

Cher Narcissique : Je Ne Suis Plus Ta Marionnette

Et il n’est jamais trop tard pour couper les fils. Jamais trop tard pour se reconstruire. Jamais trop tard pour retrouver sa voix, sa force, sa liberté.

Alors à toi, cher narcissique, je dis ceci : Tu ne m’auras plus jamais.

Je suis libre. Je suis moi. Et je suis enfin entière.

Et ce message n’est pas que pour toi. Il est aussi pour moi. Pour la version de moi qui a souffert en silence, qui a cru que se faire aimer signifiait se diminuer. Pour celle qui a accepté des miettes parce qu’elle pensait ne mériter rien d’autre. Pour celle qui avait peur de partir, mais qui l’a fait quand même.

Je me promets de ne plus jamais confondre emprise et amour. De ne plus jamais justifier l’injustifiable. De ne plus me taire pour éviter le conflit. De m’écouter avant tout. Parce que ma voix compte. Mes limites comptent. Moi, je compte.

Je t’écris cette lettre comme une clôture, mais aussi comme une renaissance. Je déchire les fils que tu avais posés sur moi. Et je déploie mes propres ailes.

Je suis enfin libre, et je ne reviendrai jamais en arrière.

Cher Narcissique  Je Ne Suis Plus Ta Marionnette